La Prom’Gélas – 13 mai.
Ce projet mûrissait dans mon esprit depuis plus de 2 ans. J’avais pourtant appelé Marc plusieurs fois pour avoir des
renseignements sur cette course atypique mais pour diverses raisons il n’avait jamais abouti.
La Prom’ Gélas ne ressemble à aucune autre course. ‘’Prom’’ pour Promenade des Anglais.
Gélas, comme la Cime du Gélas (3143 m) qui est le plus haut sommet des Alpes maritimes. Les choses étant ainsi, il y avait fort à parier qu'un jour quelqu'un
trouve à rallier la Grande Bleue au point culminant du Mercantour.
La première édition de la course remonte à 2010 où sous l’impulsion de quelques passionnés la course voit le jour. Ils sont une poignée à se donner rendez-vous à 4 heures du mat. sur la
Promenade pour rejoindre en vélo La Madone de Fenestre. Là ils récupèrent leurs skis et partent gravir Le Gélas. La course était née.
Hiver 2012. La saison a été peu enneigée sur le Mercantour. Dans les semaines
qui précédent la course les organisateurs ne savent encore pas trop si la partie à ski sera suffisamment enneigée. Ils envisagent même un instant de faire monter les coureurs à pied au sommet.
Début avril c’est la catastrophe. Il n’y a quasiment pas de neige au départ et à ce rythme il ne restera pas grand-chose dans un mois. Et puis il y a un petit miracle. A partir de mi avril la
neige se met à tomber et l’espoir renaît. Début mai on skie quasiment à La Madone.
Samedi 12 mai. Nous arrivons à Nice en début d’aprem. Pas le temps de profiter de la Méditerranée. Après avoir galéré un bon moment pour se
garer (on fait comme tout le monde on reste en double file), on passe à La Roue Libre récupérer les dossards et faire contrôler les vélos. Rencontre
avec Patrice un des organisateurs de la course qui nous donne les dernières infos.
On n’en a pas encore terminé. Il faut à présent filer à Alticoop déposer le matos de skis qui sera monté en camion à La Madone.
Surtout ne rien oublier sous peine de grosse galère demain à la transition.
La fin de journée passe plus paisiblement. On prend possession de notre logement (à 2 pas du départ) et en soirée on se fait un bon resto. La belle vie quoi !
Dimanche 13 mai.
4 heures du mat. les derniers noctambules sont encore dans la rue. Peu à peu le Théâtre de Verdure voit arriver des cyclistes venant des rues adjacentes. Dernier briefing
avant le départ.
Bientôt le départ.
Les 50 premiers kilomètres sont neutralisés. Le peloton va rouler derrière une voiture ouvreuse jusqu’à
Lantosque. Ensuite les choses sérieuses pourront commencer.
4 h 33. Le peloton s’élance pour l’aventure. On remonte la Promenade des Anglais en rencontrant quelques drôles de personnes sur notre chemin. Talons aiguilles
et mini jupes, elles ne vont sûrement pas à La Madone celles là…
Jusqu’à Lantosque nous avons le temps de faire connaissance. Ça roule tranquillement mais régulièrement derrière la voiture. En 50 bornes on prend 500 mètres de déniv, pas de
quoi fouetter un chat. De chaque côté des motards sont là pour sécuriser les carrefours et la police à l’arrière ferme la marche. Pour peu on se croirait sur le Tour de France.
Dans les gorges de la Vésubie.
La nuit les kilomètres passent rapidement et à 6h40 on peu faire une petite pause à Lantosque. Le temps de
faire le plein d’eau, de manger une barre et il faut déjà repartir.
Là les choses changent rapidement. La
vitesse monte d’un ton, ce n’est pas le moment de s’endormir. Il faut tout de suite prendre les bonnes roues. Les groupes se sont formés. J’ai réussi à me retrouver dans le bon wagon (nous sommes
11) et j’espère bien y rester jusqu’à Saint Martin en Vésubie. Pas question pour moi de montrer le bout du nez devant, je n’en n'ai pas les moyens. Comme souvent en pareilles
circonstances ça roule par à-coup. Sur une course purement vélo ce n’est pas bien grave mais ici quand on sait ce qui nous attend on se dit que ça ferra mal un peu plus tard.
Passé Saint Martin les choses sérieuses commencent. Il reste 13 kilomètres pour rejoindre La
Madone. 13 kilomètres de montée difficile avec des passages bien raides. Le groupe explose dès les premières rampes. J’essaie de me souvenir ce que m’ont raconté les locaux. Les 4
premiers kilomètres sont difficiles et ensuite la pente se calme un peu. Je commence prudemment l’ascension. Surtout ne pas se griller trop tôt car la montée est longue. Je jette régulièrement un
œil sur mon compteur pour me rendre compte du chemin qu’il me reste. Finalement ça se passe plutôt bien et après 1h37’ j’arrive à La Madone de Fenestre. Je suis en huitième
position mais pour l’instant ce n’est pas ma préoccupation première.
Je laisse mon vélo à un bénévole. Marc m’encourage. Ça me fait plaisir de le revoir.
Vite, mon sac pour me changer. La combine, les peaux, l’ARVA. Surtout ne rien oublier. J’avais préparé le matos à l’avance mais dans la précipitation je manque oublier les gants. Ouf, ils sont
là, au fond du sac.
Transition à La Madone de Fenestre.
Le départ de cette seconde partie se fait skis sur le sac. Il n’y a pas de neige au début. Je reste en baskets préférant porter mes XP jusqu’au 2ème contrôle. J’aperçois devant moi quelques
coureurs. Ça m’encourage à accélérer un peu l’allure. Il ne reste plus que 1200 mètres et la forme est là. Je double rapidement 2 concurrents puis un peu plus haut j’en ai à nouveau 2 autres dans
le viseur. J’en rattrape un au point de contrôle. Je m’arrêter pour mettre les chaussures. La manip ne me fait pas perdre beaucoup de temps et je préserve ma place. On continue encore un moment à
pied avant de pouvoir chausser. Dans la manip je gagne à nouveau une place.
L'arrivée au Balcon du Gélas.
Le changement de rythme est éprouvant. La fatigue commence à se faire sentir. J’ai l’impression de ne pas avancer, d’ailleurs je n’avance pas. Au sortir d’un ressaut j’aperçois à nouveau du monde
devant. Ils me paraissent bien loin. Là c’est certain, je ne pourrai plus gagner de place. Il faut juste que je conserve la mienne.
Bientôt la délivrance.
J’aperçois Le Balcon du Gelas qui marque la fin de la course. Il doit encore rester 200 mètres de déniv et je commence à trouver le temps long. Heureusement je croise Patrick qui
redescend. Il vient d’en terminer. Ses encouragements me font du bien. Je me force à ne pas ralentir l’allure et à ne plus regarder en haut. Je reste l’œil rivé sur mes spatules m’appliquant à
chaque conversion pour ne pas laisser zipper un ski.
J’entends des voix. Non je ne suis pas la réincarnation de Jeanne d’Arc. Ce sont les contrôleurs au sommet qui m’encouragent.
Les 100 derniers mètres.
5h56’ après avoir quitté la Promenade des Anglais à Nice, je franchis la ligne d’arrivée
sur le Balcon du Gélas. Quelques minutes après moi, arrive un concurrent italien visiblement éprouvé lui aussi. On se congratule. Sur une telle course même si le classement a son
importance, on est plus complice qu’adversaire.
La descente se ferra sur une neige excellente. Non je déconne, c’était une soupe infâme. A l’arrivée sur La Madone tous les concurrents on droit à leur lot d’encouragements. Ça
fait chaud au cœur.
Les piliers de la Prom'Gélas.
Coureurs, organisateurs, et bénévoles, tout le monde se retrouve autour d’un bon repas d’après course.
La journée se termine par la remise des prix puis c’est le retour sur Nice sous une pluie battante.
On a pu enfin profiter d’une fin de week-end détente. Pas besoin de somnifère pour s’endormir…
De retour de la Prom'Gélas.
Le bilan de la course : L’idée d’une telle course est originale. Une organisation au top. La partie en vélo
était très bien sécurisée. On a pu rouler sereinement sans se soucier de la circulation.
Il faut venir bien préparé si on ne veut pas trop souffrir. Pas facile avec la météo de cette année pour accumuler les km en vélo.
Un grand merci à toute l’équipe d’organisation et aux bénévoles qui nous offrent une course fabuleuse.
Les résultats.